
Perfection
Ce chef-d'œuvre est le fruit d'une année de préparation, de recherche, de réflexion et de travail acharné dans le froid hivernal québécois. C'est une photographie unique dont je serai fier toute ma vie.
il y avait une tonne de défis à surmonter
Il me fallait trouver le sujet, l'endroit idéal, avec un angle favorable au soleil. J'attendais aussi des conditions météo idéales : un lendemain de tempête de neige pour avoir beaucoup de poudreuse au sol. L'angle de profil parfait et la position du sujet dans le cadre d'origine malgré la rapidité de la scène était un autre défi. Sans parler de l'harmonie artistique du mouvement entre la crinière, les pattes avant et la queue du cheval.

J'ai dû trouver l'équilibre absolu
En photographie, on échange toujours la lumière à la vitesse et à la profondeur de champ : l'étendue de la zone nette. Il me fallait donc suffisamment de vitesse pour que le cheval et chaque flocon de neige soient bien détaillés malgré la vitesse de la scène. Suffisamment de lumière pour capturer tous les détails de la robe noire, mais pas trop, pour préserver les détails pâles de la neige et éviter un fond blanc brûlé par un excès de lumière.
L'isométrie est un moyen de contourner le manque de lumière… On peut aller jusqu'à 1 000… 2 000, mais plus on triche, plus on perd de détails dans l'image. Pour conserver une image nette, la norme est de la régler à 100. Pour cette photo, j'ai placé la barre plus haut en abaissant l'isométrie à 50. Je ne cherchais pas une image Instagram, mais une image imprimable de 6 pieds de large.

l'angle, l'arrière-plan et la mise au point
Tous ces réglages laissent une fenêtre de profondeur de champ très étroite, ce qui signifie que seule une infime partie de la photo pouvait être nette. Il était donc très difficile d'obtenir une netteté parfaite de l'œil du cheval tout en gardant les éclats de neige bien visibles… Pour cela, il me fallait un angle latéral PARFAIT, sinon l'un des deux aurait été flou. Et cet angle parfait devait être combiné à une harmonie entre le sujet et l'arrière-plan. Cela me laissait quatre fenêtres d'environ 10 mètres sur un champ de plus d'un kilomètre. Et j'estime la vitesse du cheval à 50 km/h sur cette photo. Les photographes comprendront l'immense complexité de tous les aspects impliqués dans ce cliché. Mais le plus difficile était sans aucun doute la question de la mise au point.
une lentille fixe
D'abord, utiliser un gros zoom aurait facilité la proximité et le positionnement, mais les gros zooms ne laissent pas entrer suffisamment de lumière pour relever les défis mentionnés plus haut. J'ai donc dû utiliser un objectif fixe. Quels défis cela m'a-t-il posés ? Quand on ne peut pas zoomer, c'est nous qui devons nous déplacer, et dans 60 cm de neige, c'est très exigeant physiquement. Et quand le cheval court dans la zone dégagée, c'est fini ; impossible de zoomer et de continuer à photographier. C'est reparti pour une promenade dans la neige profonde pour rejoindre les chevaux, en espérant qu'ils courent au bon endroit. Du coup, ça réduit considérablement le nombre de tentatives possible pour obtenir LA photo.

la neige comme un majestueux tapis de cristal,
Il fallait que le cheval coure à un endroit où il n'avait jamais couru auparavant. C'était un détail difficile à réaliser, mais essentiel pour la photo parfaite.